Edito avril 2019

3534

Carton rouge pour la Métropole !

Carton, papier, plastique et autres déchets, c’est bien de cela qu’il s’agit. La métropole vient de nous informer pour être conforme à la législation et aux objectifs de réduction des déchets, qu’elle supprime le ramassage des déchets à partir du 1er juillet. Certains d’entre nous étions déjà concernés par ces mesures depuis 2003.

La réduction des déchets est un objectif devant être atteint par tous, pour préserver notre planète, et le tri des déchets génère une meilleure valorisation de ces derniers.

Faire de la politique avec un p minuscule, c’est se dissimuler derrière une loi et de dire ce n’est pas ma faute, il faut qu’on soit conforme à la loi. Alors que pour la défense de la planète on s’attendrait à une Politique (p majuscule). La métropole aurait pu embrasser cette politique d’environnent pour en faire quelque chose de cohérent avec des effets sur l’environnement. La métropole nous dit « chaque entreprise est responsable de la gestion de l’élimination de ses déchets ». Certes, mais si chacun contractualise avec une entité, quid du bilan carbone, de l’aggravation des embouteillages,… De plus, est ce qu’on connait le lieu de versement des déchets de ces entreprises ? 3 mois pour s’adapter, pour trouver des prestataires, pour se regrouper pour trouver une solution commune, c’est très peu. Ne faudrait-il pas un moratoire, pour aborder le problème de façon plus globale avec une réelle préoccupation de notre environnement.

Nous observons déjà ici et là des décharges sauvages se développer, ce qui nuit à notre environnement et peut nuire à la santé de tout un chacun, selon les déchets abandonnés en pleine nature. Certaines de nos entreprises qui respectent la législation à la lettre, se plaignent déjà que leurs bennes, à peine installées, sont remplies par des tiers. Ceux qui sont vertueux et facturent  un peu plus cher à leur client, sont victimes de ceux qui n’entendent pas payer pour le retraitement de leurs déchets. Quelle politique est mise en place par la métropole pour lutter contre les décharges sauvages et pour lutter contre les incivilités ? C’est cela aussi une politique de gestion d’environnement cohérente.

De plus en amont, quel travail est fait sur les différentes filières pour réduire les déchets (emballage, plastique,…) par les pouvoirs publics ? Ce serait bien de détailler ces mesures pour que tout un chacun comprenne.

Enfin, faire payer directement le ramassage des déchets par les personnes concernées, pourquoi pas ? Cela encourage chacun à faire un effort réel et de le récompenser par un coût moindre. Mais notre chère métropole ne récompensera pas les entreprises vertueuses en matière de traitement des déchets, puisqu’elle a décidé de maintenir la TAOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères). Les élus nous disent que l’impôt n’est pas soumis à une contrepartie en termes de services. Autrement dit, les entreprises vont payer doublement pour le ramassage des ordures. Et, la Métropole va encaisser plusieurs millions d’euros, sans fournir la moindre prestation correspondante. Les élus nous disent que c’est normal. Non, ce n’est pas normal !

La France vient de traverser l’épisode des gilets jaunes. Tous les observateurs nous font remarquer que nous faisons partie des pays les plus taxés dans le monde, que nos entreprises, par le poids de la fiscalité, sont moins compétitives. Quelle leçon tirons-nous de cela ? Rien. On continue à traire la vache à lait qu’est l’entreprise, tout en l’assommant de nouveaux coûts. Au-delà des préoccupations budgétaires, faire de la politique devrait être de donner du sens aux choses. Faire de la politique, ce n’est pas s’accaparer des ressources, sans donner de contrepartie, pour combler des déficits d’une structure publique endettée, pour laquelle on rajoute une couche au mille feuilles, plutôt que de fusionner et de rationnaliser des structures.

Alors que la Métropole se ressaisisse par la suppression de la TAOM, et par un moratoire pour laisser à nos entreprises un peu de temps pour s’organiser.

Frédéric REGIS Président du GEPA    
Article précédent«La prévention des difficultés des entreprises ».
Prochain articlejeudi 25 avril 2019 : Soirée PME et international