Edito du président – Juillet 2019

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La fièvre estivale, s’est emparée de notre région, mais elle a également frappé les correcteurs du bac. Ces personnes n’ont rien trouvé de mieux de prendre en otage des copies, et en fait l’avenir des jeunes, pour se positionner contre la réforme du bac.

La France et ses résistances demeurent une caractéristique de ce pays, où nous voyons le mal partout. Dans le même temps, nous  voulons que rien ne change. Nous voulons des réformes sans changement. Cela en fait une belle figure de style appelée oxymore, mais ne produit rien de très concret.

Ces enseignants devraient emporter dans leur lecture d’été, le best-seller écrit par Spencer Johnson : « Qui a piqué mon fromage ?». Il évoque à travers une fable, le comportement de minigus face à un fromage qui a disparu. Il nous permet de révéler notre attitude naturelle face au changement. Force est de constater, que nous avons plus de Polochon et de Balluchon (les résistants) qui s’expriment que de Flair ou de Flèche (les acceptants du changement). Il faut que les résistants trouvent toujours le moyen de prendre en otage les autres, pour que le pouvoir plie, car le pouvoir leur a trop donné cette habitude depuis des années. Pendant ce temps, les réformes ne se font qu’à la marge, alors qu’ailleurs certains pays font des réformes en profondeur. Comme disait Darwin, à la fin ce sont ceux qui sauront s’adapter qui survivront.

Le comportement des jeunes face aux études change. Beaucoup de nos jeunes ont envie de faire un métier avec du sens, un métier qui contribue à résoudre les problèmes planétaires, de travailler dans des entités organisées de façon différentes, originales, avec plus de communautarisme. On voit des jeunes réussir brillamment leur bac et se diriger vers un métier d’électricien, de cuisinier. Certains, après une licence, se lancent dans un CAP de cuisine. C’est une réalité que je vois, que je décris là. Les codes changent, car les défis planétaires sont différents, aujourd’hui, de ceux d’hier. Les nouvelles générations aspirent à autre chose. Faire des études supérieures n’est pas forcément la panacée contrairement à ce que notre génération a vécu.

Il me semble que c’est cette volonté de personnaliser les parcours, qui se trouve au cœur de la réforme avec un bac optionnel. C’est aussi encourager un effort permanent, à travers une grande part accordée au contrôle continu. Contrairement à nos amis américains, où les enfants apprennent tous à parler en public, dans nos écoles, le théâtre, l’expression orale ne sont pas forcément enseignés. La réforme veut mettre un grand oral, ce qui permettra à chacun de développer ses capacités orales. Capacité indispensable lors d’un entretien d’embauche, pour bien formuler une opinion en public… Je ne suis pas un expert de l’Education Nationale, mais centrons nous sur les évolutions des jeunes, regardons, ailleurs, ce qui marche, plutôt que de faire des oppositions de principe pour surmonter des peurs infondées.

Je profite, également, de cet édito pour mettre un carton rouge à tous ceux qui déversent sauvagement leurs déchets dans la nature. On voit ici et là fleurir des déchets qui abiment nos paysages, sans compter les dangers de pollution que cela peut engendrer. Le Sous-Préfet se mobilise sur cette problématique. C’est bien, tous ensemble, que nous devons travailler pour trouver une solution. Les élus ne peuvent pas se désintéresser de la problématique des déchets, sous prétexte de la législation. Les entreprises ne peuvent pas polluer impunément notre belle nature. Dans la génération de nos grands-parents, cette question des déchets étaient moins prégnante, car on faisait du compost avec les épluchures de légumes, on recyclait les vêtements, on les défaisait pour récupérer la laine et en faire de nouveaux… Il faut peut-être parfois savoir regarder en arrière et s’inspirer de ce que nos ancêtres faisaient de mieux que nous.

Il en va de même pour les transports, où dans le passé un tramway relayait Aix et Marseille en arrivant sur le Cours Mirabeau. Le hub ferroviaire se trouvait à Meyrargues pour irriguer toute la région. La position géographique du pays d’Aix fait que nous sommes le point central de toutes les voies de communication. Certains de nos ancêtres n’ont misé que sur la route et on constate le désastre quotidien pour les centaines de milliers de personnes qui se déplacent pour gagner leur vie. Là aussi, regardons ce que faisaient nos ancêtres, inspirons nous de leur bon sens, respectons la géographie naturelle, plutôt que d’essayer que tout passe par Marseille. Nous n’avons pas forcément inventé la poudre…

Bonnes vacances à tous, profitez de recharger vos batteries. Nous nous retrouverons à la Garden Party de Meyreuil le 05/09. Pensez à vous inscrire !

  Frédéric REGIS Président du GEPA    
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