Le grand débat
Le grand débat a au moins eu le mérite de libérer la parole et les émotions de chacun. C’est ce qu’Aristote et Platon ont découvert il y a plus de 2000 ans : le phénomène de Catharsis. Libérer ses émotions dans des lieux plutôt que dans la rue, c’est mieux pour l’ensemble de la société.
Dans ce débat, nous observons à l’affiche, les vieux schémas idéologiques, qui emprisonnent notre pays dans des débats éculés et, qui sont regardés comme dépassés dans de nombreux pays. Nous avons les idéologies extrêmes qui confisquent la réflexion, au profit de postures idéologiques qui n’apportent aucune solution durable
Prenons quelques exemples :
L’ISF ou IFI. Il faut faire payer les riches, les taxer. Mais pour les taxer, encore faut-il qu’ils acceptent de rester sur le territoire national. Je vous invite à lire dans le Point, les conclusions des réflexions menées par L’iFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) et Coe-Rexecode. Que nous disent-ils ? Depuis l’instauration de l’ISF par François Mitterand, « On peut estimer qu’entre 143 et 200 milliards d’euros sont sortis de France depuis 1982 en raison de l’ISF. » Et l’institut d’établir à 400 000 emplois directs le manque occasionné à l’économie française par l’évaporation des capitaux partis irriguer d’autres économies à l’étranger. « Si l’on veut faire payer les très riches, mieux vaut les attirer que les faire fuir. » Nous sommes tous d’accord sur le fait que chacun doit payer des impôts en fonction de ses revenus. Mais à la lecture de ces études, est ce que le débat est de faire payer les riches, ou est-ce que le débat devrait porter sur l’efficacité économique de l’impôt ? Si l’objectif de faire payer les riches est d’obtenir plus de recettes fiscales, c’est la vérification de cet objectif qui devrait être au cœur du débat, et non la posture idéologique portée par certains. Si les personnes font le choix de pratiquer l’ultime vote démocratique qui est le vote par les pieds en fuyant la pays, c’est que cet impôt qui s’attaque au patrimoine n’est pas adapté.
Autre exemple, Le budget de l’Etat. Nous sommes le pays le plus taxé au monde avec un déficit qui va au-delà des 3% du PIB, que l’on serine à longueur de journaux. La réalité du budget de l’Etat est que son déficit est de 30 % de son budget. Cela veut dire qu’à partir du mois de septembre, l’Etat emprunte pour payer ses policiers, ses enseignants, ses infirmiers,… Avec près de 80 milliards de déficit en 2018 et plus de 40 milliard d’euros de charges d’intérêts, la situation est intenable à terme. Est-ce que le débat parle clairement de cette situation ? Est que nous avons un débat sur les missions de l’Etat afin de mettre en œuvre les réformes adéquates ? Ce que certains développent c’est que ce sont les fraudeurs qui sont responsables. Accuser les autres, c’est éviter de se remettre en question. Est-ce qu’on a un débat sur les avantages versés et le coût qu’ils représentent pour la collectivité ? Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux pour certains avantages de supprimer les cotisations, de donner la différence aux salariés et de leurs laisser assumer le risque. Ce serait intéressant de faire l’analyse des arrêts de travail par exemple. Le débat reste en surface, mais personne ne rentre dans le fond des choses pour trouver des solutions durables alors que notre pays est au bord du dépôt de bilan. Seules des actions fortes structurelles peuvent améliorer les choses.
N’oublions pas que derrière tous ces débats, il y a le choix de vie de chacun qui doit être respecté. Une fiscalité confiscatoire, un Etat mal géré sont une atteinte à ceux qui font le choix d’entreprendre, de prendre des risques, de créer des richesses par rapport à ceux qui décident d’autres objectifs pour leur vie. Derrière ces débats, il y a des questions d’éthique et de morale. Est-ce que ceux qui travaillent ne doivent pas gagner plus que ceux qui ne travaillent pas ?,…
Nous souhaitons tous que les choses aillent mieux dans notre pays et que la France puisse sortir vers le haut, mais encore faut-il aller au fond des choses.